Il me fallait deux images pour illustrer un article que j’ai écrit pour
Photo Solution (disponible prochainement, dans tous les bons kiosques de magazines) qui parle de filtres à densité neutre.
(Rapidement, un filtre à « densité neutre » permet de longues vitesses d’obturation malgré la forte lumière ambiante d’une journée ensoleillée. Si vous voulez en savoir plus long, vous lirez mon article, à paraître dans le numéro d’octobre/novembre 2014.)Il me fallait donc un sujet en mouvement, et une chute m’a semblé le meilleur moyen d’immortaliser ce concept photographique.
Une courte recherche sur Internet dans la région de Québec m’apprend qu’outre les chutes Montmorency, il existe une autre chute, drôlement moins connue, sur la Côte-de-Beaupré. Parfait, on embarque le matériel (appareil, objectif, trépied et filtre) et on part !
La journée est magnifique, quoique bon, comme il faut chialer, un peu chaude, presque étouffante.
Mais bon, j’dis ça juste pour chialer... j’vous avais avertis.Les indications pour se rendre à la chute sont... inexistantes. Sans farce, là ! Google Map me mène d’abord par la 138 est, jusqu’à Sainte-Anne-de-Beaupré, me fait emprunter la sortie 360 est vers Saint-Ferréol-les-Neiges... et ça s’arrête là. Plus rien. Pas de pancarte, pas de flèche, pas de moine au carrefour des chemins, rien. Le néant topographique ! Étant à proximité du Mont-Saint-Anne, je m’arrête pour demander mon chemin. Eh bien, j’y étais presque ! Si on regarde bien, dans le champ en face du centre, à 20 pieds du bord de la route, il y a une microscopique pancarte (quelques pouces par quelques pouces tout au plus) qui indique : « Sentier des chutes ». C’est tout. OK. Stationnement et on part.
La chute Jean-Larose est particulièrement haute et comprend trois cascades de 12, 19 et 41 mètres de hauteur.
C'est splendide.
Une fois sur place, on comprend pourquoi les gens qui connaissent l’endroit désirent que cela demeure un secret : quel endroit magnifique ! On se sent transporté à une autre époque. Aztèque, peut-être... ou Maya (d’ailleurs, le sentier s’appelle
« Mestachibo »). Aucun temple n’y a ses quartiers, mais la nature est différente, loin de ce qu’on s’attendrait. Tout à fait digne d’une aventure de Tintin.
J’y fais mes images, j’entends deux fois la saudite phrase :
« Ça a d’l’air d’être un bon appareil que t’as, ça doit faire de belles photos ! » et on rentre à la maison.
La remontée des marches est un enfer : 400 marches à 84.7° à certains endroits (je l’ai calculé précisément avec une boussole, un compas et un sextant), ça tue une paire de mollets !
Ayoye, j’ai pu 20 ans ! Et le trépied n’a rien d’une canne de marche. Tant pis ! J’ai ce qu’il me faut dans mon « Kodak » et je suis content de ma journée.
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